St Sébastien
PARIS 25.07.01 01h47
Je suis né un matin, très matin, de décembre. 02 heures.
Une nouvelle aube, un nouveau jour dont je n’ai perdu que deux heures. Les ai-je vraiment perdues. Je devais certainement m’apprêter, rêvasser à ma grande sortie, entrée dans le monde.
Drôle d’heure pour venir au monde, quand tout l’univers est censé dormir. Je dis bien censé car il en va tout autrement. La nuit est remplie d’êtres. Les uns à la fête d’autres au charbon, d’autres encore ne font rien, prostrés dans la nuit, immobiles, la nuit en fait grouille de monde aux aguets. Et moi me voilà au monde, deux heures d’un vingt trois décembre, il neigeait dans ce village au fin fond du Pays des songes, du rêve, de la poésie.
Le pays où je suis né est fait de mystères et d’ombres, du passé, du lointain futur toujours présent tel un Dom Sébastien enfin revenu des Indes peut-être, après s’être perdu en pleine guerre, dans le Désert arabe.
Une tempête de sable s’est abattue sur les guerriers, et St Sébastien s’est retrouvé seul au milieu de nulle part, puis il a marché parmi les dunes, le sable, s’est perdu en Algérie, la Libye, puis l’Egypte, puis l’Arabie, et enfin l’Inde d’où il nous revient, reviendra.