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COEURS POETES
4 janvier 2014

Lettre à la fiancée de Fernando Pessoa (2)

Je vous propose 2 lettres écrites par  Ofélia Queiroz .

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 Mon Fernandinho joli

 

Tu vas pardonner ton bebezinho t’écrire aujourd’hui avec crayon, mais il m’est impossible le faire à l’encre, et en aucune façon je ne voudrais manquer de t’écrire et il est plus de minuit je ne peux remettre à plus tard parce que j’ai déjà très soninho(sommeil). E mon cher amour est déjà deitadinho (couché) ? Tu n’imagines pas comme j’ai été satisfaite aujourd’hui ! J’ai même mieux mangé. Tu vois ce que ça fait de tant t’aimer ? Alors comme ça tu me condamnes à ne pas avoir la joie de te voir ! Patience. Je sors. Ecoute je vais à Rego voir ma sœur. Mais bien que tu ne me voies pas penseras tu beaucoup à moi ? Dieu veuille que oui ? Alors tu es très cansadinho(fatigué) de travailler autant ! Coitadinho (pauvre petit) de mon amorzinho (petit amour) qui a tant de soucis à cause de la maison, mais aussi après tu te reposes. 

Moi aujourd’hui je n’ai pas encore parlé à ma sœur rien s’agissant de nous, je parlerai demain. Alors je suis amorzinho pequeninho (petit amour tout petit) ? Mais tu sais que mon amour pour toi est bien grandinho 

Tu m’as dit aujourd’hui que si j’étais habituée et aimais les divertissements que j’avais mal choisi l’homme. Mais dis mon amour à quel plus grand divertissement j’aspire qui ne soit pas être à tes côtés ? Vivre avec toi et être très amiguinhos (très amis) ? (comme nous avons à l’être). 

Désireuse je suis d’un si grand bonheur !

N’oublie pas la photo « Nininho ».

Ne me fais pas trop attendre.

Demain nous nous y rencontrerons sur notre point de rencontre.

J’ai montré le meiguinho (bibelot) à ma mère, l’a trouvé charmant. 

[…]

Adieu et n’oublie jamais, jamais ton bebezinho non ? 

Je te suis grée de tes beijinhos – et je t’en envoie des milliers dans l’impossibilité de le faire personnellement nous devons nous limiter à les transmettre de cette forme.

Je suis et serais toujours très ton amiguinha 

Ofélia Queiroz

Oh ! comme je voudrais rayer de ma vie tout le temps que je ne passe pas à tes côtés.

24-3-1920  Minuit et demi

   Ofelia

 Mon Nininho adoré

 

J’ai reçu ta grande cartinha (lettre) qui m’a causé surprise et de ce fait de la joie car je ne m’y attendais pas, c’est en arrivant à la maison que ma mère me l’a donnée. Moi [,] mon Fernandinho hormis que je ne suis pas bien du tout ce n’est pas le motif que je ne sois pas venu à notre point de rencontre à l’heure convenue, j’ai du sortir avec ma sœur et je n’étais pas prête à l’heure précise de te rencontrer, tu sais à quelle heure nous avons déjeuné ? (ou plutôt nous sommes venu déjeuner parce que nous avons déjeuné à la maison) il était plus de deux heures. Tu vois mon joli amour qu’il était impossible de te rencontrer… Je vois que tu étais inquiet et en soins ce qui m’a fait un immense plaisir, non pour le fait que tu t’inquiètes et te tourmente, non [,] amour [,] c’est de voir que tu t’intéresse autant à ton bebezinho [ ;] ne le regrettes jamais mon amorzinho parce que je mérite bien ton intérêt pour moi parce que je t’estime autant qu’il est possible d’estimer un homme (un nininho). Mais tu n’as pas idée du combien tu m’as manqué et manques ! Imagine toi-même, amour, je suis aujourd’hui vraiment malade, triste de ne pas te voir, et inquiète de ce que j’ai appris, enfin le résumé de tout cela c’est que moi je n’ai pas le droit d’être de bonne humeur, ne mérite pas de profiter d’aucun bonheur ! Serais-je donc si mauvaise pour mériter autant ? J’aurais toujours de quoi m’inquiéter, mais toujours. Au moins il me reste mon espoir en toi, être heureuse avec toi, et avoir du bonheur et avoir de la joie dans le futur. 

Tu as écrit si poucochinho (peu) ! Tu aurais pu écrire plus [,] mon amour ! Tu ne m’aimes pas [,] n’est-ce pas Fernandinho ? Tu aimes ? Beaucoup… tu aimes joli amour ? Croit Fernandinhoen tout je te jure tu ne sors pas de ma pensée, c’est toi qui adoucit, qui défais toutes ces séries d’embêtements qui me surviennent, je me venge dans la pensée de toi pour oublier tout ce qui m’est désagréable. Moi lundi je vais consulter le médecin, j’étais résolue à consulter mais n’ai pas voulu, mais toujours je m’y résous, et ensuite aussi, comme mon Fernandinho me l’a conseillé que c’était mieux [,] Moi j’obéis. C’est pour que tu voies que je suis obéissante !!Osório a dit à ma mère qu’il viendrait demain chercher la réponse, et je lui donnecelle-ci pour qu’il te la remette et je garde celle d’hier pour te la donner personnellement. 

[…]  

J’ai hâte d’être ta fiancée, pour rien, juste pour me voir ainsi masquée, rien de plus je répète. (Eh bien non !!) C’est plutôt pour avoir mon Fernandinho en sureté, avoir alors la certitude qu’il est bien mien, et vivre avec lui toute la vie ! Mais quand mon Dieu, serais-je digne d’un si grand bonheur ?   

Ne me fais pas défaut demain pompozinho( ?) chéri ?

Moi demain j’irais certainement, à moins que je sois malade de sorte que je ne pourrais sortir, mais rien de tel n’arrivera si Dieu le veut. Et rintintin ? Tu le mets ? Tu as des nouvelles de Mr. Crosse ?

Adieu Fernandinho adoré, des baisers tant et tant à toi, seulement et toujours à toi 

Ofélia

8-4-1920

Joseph 

 

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